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VI


Les jours qui suivirent furent charmants pour Christiane Andermatt. Elle vivait, le cœur léger et l’âme en joie. Le bain du matin était son premier plaisir, un délicieux plaisir à fleur de peau, une demi-heure exquise dans l’eau chaude et courante qui la disposait à être heureuse jusqu’au soir. Elle était heureuse en effet dans toutes ses pensées et dans tous ses désirs. L’affection dont elle se sentait entourée et pénétrée, l’ivresse de la vie jeune, battant dans ses veines, et puis aussi ce cadre nouveau, ce pays superbe, fait pour le rêve et pour le repos, large et parfumé, qui l’enveloppait comme une grande caresse de la nature, éveillaient en elle des émotions neuves. Tout ce qui l’approchait, tout ce qui la touchait continuait cette sensation du matin, cette sensation d’un bain tiède,