Page:Maupassant - Mont-Oriol, éd. Conard, 1910.djvu/115

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

V


Pendant huit jours, Christiane ne s’occupa que de la préparation de cette fête. Le curé, en effet, parmi ses paroissiennes, n’avait trouvé que les petites Oriol qui fussent dignes de quêter avec la fille du marquis de Ravenel ; et, heureux de pouvoir se mettre en avant, il avait fait toutes les démarches, tout organisé, tout réglé, et invité lui-même les jeunes filles comme si l’idée première venait de lui.

La commune était agitée ; et les mornes baigneurs, tenant un nouveau sujet de conversation, emplissaient les tables d’hôte d’aperçus variés sur les recettes possibles des deux séances, religieuse et profane.

La journée commença bien. Il faisait un admirable temps d’été, chaud et clair, brûlant dans la plaine et délicieux sous les arbres du village.