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qu’on ouvre pour trouver et embrasser quelqu’un derrière.

Et c’était la faute de ces trois misérables, cela ! la faute de cette femme indigne, de cet ami infâme et de ce grand garçon blond qui prenait des airs arrogants.

Il en voulait maintenant à l’enfant autant qu’aux deux autres ! N’était-il pas le fils de Limousin ? Est-ce que Limousin l’aurait gardé, aimé, sans cela ? Est-ce que Limousin n’aurait pas lâché bien vite la mère et le petit s’il n’avait pas su que le petit était à lui, bien à lui ? Est-ce qu’on élève les enfants des autres ?

Donc, ils étaient là, tout près, ces trois malfaiteurs qui l’avaient tant fait souffrir.

Parent les regardait, s’irritant, s’exaltant au souvenir de toutes ses douleurs, de toutes ses angoisses, de tous ses désespoirs. Il s’exaspérait surtout de leur air placide et satisfait. Il avait envie de les tuer, de leur jeter son siphon d’eau de Seltz, de fendre la tête de Limousin qu’il voyait, à toute seconde, se baisser vers son assiette et se relever aussitôt.