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pas cependant ; il voulait les voir ; et il les suivit. On eût dit un ménage, un bon ménage de bons bourgeois. Henriette s’appuyait au bras de Paul, lui parlait doucement en le regardant parfois de côté. Parent la voyait alors de profil, reconnaissait la ligne gracieuse de son visage, les mouvements de sa bouche, son sourire, et la caresse de son regard. L’enfant surtout le préoccupait. Comme il était grand, et fort ! Parent ne pouvait apercevoir la figure, mais seulement de longs cheveux blonds qui tombaient sur le col en boucles frisées. C’était Georget, ce haut garçon aux jambes nues, qui allait, ainsi qu’un petit homme, à côté de sa mère.

Comme ils s’étaient arrêtés devant un magasin, il les vit soudain tous les trois. Limousin avait blanchi, vieilli, maigri ; sa femme, au contraire, plus fraîche que jamais, avait plutôt engraissé ; Georges était devenu méconnaissable, si différent de jadis !

Ils se remirent en route. Parent les suivit de nouveau, puis les devança à grands pas