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— Tiens, comme vous voilà ! C’est que je ne suis plus amoureuse de vous, moi !


Le comte s’est levé. Il fait le tour de la petite table, et, passant derrière sa femme, lui dépose vivement un baiser sur la nuque. Elle se dresse d’une secousse, et, le regardant au fond des yeux :

— Plus de ces plaisanteries-là, entre nous, s’il vous plaît. Nous vivons séparés. C’est fini.

— Voyons, ne vous fâchez pas. Je vous trouve ravissante depuis quelque temps.

— Alors… alors… c’est que j’ai gagné. Vous aussi… vous me trouvez… mûre.

— Je vous trouve ravissante, ma chère ; vous avez des bras, un teint, des épaules…

— Qui plairaient à M. Burel…

— Vous êtes féroce. Mais là… vrai… je ne connais pas de femme aussi séduisante que vous.

— Vous êtes à jeun.

— Hein ?