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elle que j’ai fini par la comprendre : cette fille-là, c’est Manon Lescaut revenue. C’est Manon qui ne pourrait pas aimer sans tromper, Manon pour qui l’amour, le plaisir et l’argent ne font qu’un.

Il se tut. Puis, après quelques minutes :

— Quand j’eus mangé mon dernier sou pour elle, elle m’a dit simplement : « Vous comprenez, mon cher, que je ne peux pas vivre de l’air et du temps. Je vous aime beaucoup, je vous aime plus que personne, mais il faut vivre. La misère et moi ne ferons jamais bon ménage. »

— Et si je vous disais, pourtant, quelle vie atroce j’ai menée à côté d’elle ! Quand je la regardais, j’avais autant envie de la tuer que de l’embrasser. Quand je la regardais… je sentais un besoin furieux d’ouvrir les bras, de l’étreindre et de l’étrangler. Il y avait en elle, derrière ses yeux, quelque chose de perfide et d’insaisissable qui me faisait l’exécrer ; et c’est peut-être à cause de cela que je l’aimais tant. En elle, le Féminin, l’odieux et