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un coquelicot. À sa droite, sa femme toute jeune, maigre, petite, pareille à une poule cayenne, avec une tête mince et plate que coiffe, comme une crête, un bonnet rose. Elle a un œil rond, étonné et colère, qui regarde de côté comme celui des volailles. À la gauche du garçon se tient son père, vieux homme courbé, dont le corps tortu disparaît dans sa blouse empesée, comme sous une cloche.

Mme Bascule s’explique :

— Monsieur le juge de paix, voici quinze ans que j’ai recueilli ce garçon. Je l’ai élevé et aimé comme une mère, j’ai tout fait pour lui, j’en ai fait un homme. Il m’avait promis, il m’avait juré de ne pas me quitter, il m’en a même fait un acte, moyennant lequel je lui ai donné un petit bien, ma terre de Bec-de-Mortin, qui vaut dans les six mille. Or voilà qu’une petite chose, une petite rien du tout, une petite morveuse…

Le juge de paix. — Modérez-vous, madame Bascule.