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Elle arriva, vers dix heures, très calme, très tranquille, et elle me tendit la main comme si elle m’eût connu beaucoup. Je la fis asseoir, je la débarrassai de son chapeau, de son voile, de sa fourrure, de son manchon. Puis je commençai, avec un certain embarras, à me montrer plus galant, car je n’avais point de temps à perdre.

Elle ne se fit nullement prier d’ailleurs, et nous n’avions pas échangé vingt paroles que je commençais à la dévêtir. Elle continua toute seule cette besogne malaisée que je ne réussis jamais à achever. Je me pique aux épingles, je serre les cordons en des nœuds indéliables au lieu de les démêler ; je brouille tout, je confonds tout, je retarde tout et je perds la tête.

Oh ! mon cher ami, connais-tu dans la vie des moments plus délicieux que ceux-là, quand on regarde, d’un peu loin, par discrétion, pour ne point effaroucher cette pudeur d’autruche qu’elles ont toutes, celle qui se dépouille, pour vous, de toutes ses étoffes