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— Eh bien, maît’ Caniveau, dit-il, ça va-t-il comme vous voulez ?

L’énorme campagnard, qu’une sympathie de taille, d’encolure et de ventre liait avec l’ecclésiastique, répondit en souriant :

— Tout d’même, m’sieu l’curé, tout d’même, et d’vote part ?

— Oh ! d’ma part, ça va toujours.

— Et vous, maît’ Poiret ? demanda l’abbé.

— Oh ! mé, ça irait, n’étaient les cossards (colzas) qui n’donneront guère c’t’année ; et, vu les affaires, c’est là-dessus qu’on s’rattrape.

— Que voulez-vous, les temps sont durs.

— Que oui, qu’i sont durs, affirma d’une voix de gendarme la grande femme de maît’ Rabot.

Comme elle était d’un village voisin, le curé ne la connaissait que de nom.

— C’est vous, la Blondel ? dit-il.

— Oui, c’est mé, qu’a épousé Rabot.

Rabot, fluet, timide et satisfait, salua en souriant ; il salua d’une grande inclinaison