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l’héritage

« — En ce cas, je vais la prévenir de s’apprêter. »

Et Lesable sortit de son pas vif.

L’étude de maître Belhomme venait d’ouvrir ses portes quand Cachelin, Lesable et sa femme se présentèrent, en grand deuil, avec des visages désolés.

Le notaire les reçut aussitôt, les fit asseoir. Cachelin prit la parole : « Monsieur, vous me connaissez : je suis le frère de Mlle Charlotte Cachelin. Voici ma fille et mon gendre. Ma pauvre sœur est morte hier ; nous l’enterrerons demain. Comme vous êtes dépositaire de son testament, nous venons vous demander si elle n’a pas formulé quelque volonté relative à son inhumation ou si vous n’avez pas quelque communication à nous faire. »

Le notaire ouvrit un tiroir, prit une enveloppe, la déchira, tira un papier, et prononça : « Voici monsieur un double de ce testament dont je puis vous donner connaissance immédiatement.

« L’autre expédition, exactement pareille à celle-ci, doit rester entre mes mains. Et il lut :

« Je soussignée, Victorine-Charlotte Cachelin, exprime ici mes dernières volontés :

« Je laisse toute ma fortune, s’élevant à un million cent vingt mille francs environ, aux enfants qui naîtront du mariage de ma nièce