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L’un d’eux est mort. L’autre a continué de chercher sans repos. Il possède aujourd’hui la collection la plus belle, la plus complète qui existe de l’art français au dix-huitième siècle.

Il va lui-même ouvrir au public la porte de sa maison.

Mais, avant le public, entrons-y. Le romancier, d’ailleurs, est chez lui, nous pourrons ainsi le voir, et même lui parler.



C’est à Auteuil, sur le boulevard Montmorency, une charmante maison faisant face à la ligne de ceinture. Dès l’entrée on se sent chez un amateur de curiosités. Les murs du vestibule et de l’escalier en sont couverts. Le cabinet de travail du maître est au premier étage ; lui, il écrit devant sa table ; il se lève. Les cheveux sont longs, gris, d’un gris particulier entre le gris et le blanc, une nuance qui semble dire la fatigue des nuits passées et des longs efforts cérébraux. Ils encadrent un visage d’une rare finesse ; une vraie tête d’aristocrate de la bonne époque et de la bonne marque,