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MARROCA.

jugea assez loin, elle sortit de l’eau, à demi courbée, me tournant ses reins ; et elle disparut dans un creux du roc, derrière une jupe suspendue à l’entrée.

Je revins le lendemain. Elle était encore au bain, mais vêtue d’un costume entier. Elle se mit à rire en me montrant ses dents luisantes.

Huit jours après, nous étions amis. Huit jours de plus, et nous le devenions encore davantage.

Elle s’appelait Marroca, d’un surnom sans doute, et prononçait ce mot comme s’il eût contenu quinze r. Fille de colons espagnols, elle avait épousé un Français nommé Pontabèze. Son mari était employé de l’État. Je n’ai jamais su bien au juste quelles fonctions il remplissait. Je constatai qu’il était fort occupé, et je n’en demandai pas plus long.

Alors, changeant l’heure de son bain, elle vint chaque jour après mon déjeuner