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MARROCA.

lement fermé qu’on découvre à peine la pleine mer, et que le golfe a l’air d’un lac. L’eau bleue, d’un bleu laiteux, est d’une transparence admirable ; et le ciel d’azur, d’un azur épais, comme s’il avait reçu deux couches de couleur, étale au-dessus sa surprenante beauté. Ils semblent se mirer l’un dans l’autre et se renvoyer leurs reflets.

Bougie est la ville des ruines. Sur le quai, en arrivant, on rencontre un débris si magnifique, qu’on le dirait d’opéra. C’est la vieille porte Sarrasine, envahie de lierre. Et dans les bois montueux autour de la cité, partout des ruines, des pans de murailles romaines, des morceaux de monuments sarrasins, des restes de constructions arabes.

J’avais loué dans la ville haute une petite maison mauresque. Tu connais ces demeures si souvent décrites. Elles ne possèdent point de fenêtres en dehors ;