Mon cousin leva la tête : « Il ne fera pas chaud en se couchant, » dit-il.
Indifférent, je répliquai : « Non, mais nous aurons du canard aux étangs demain matin. »
La servante, qui mettait notre couvert à un bout de la table et celui des domestiques à l’autre bout, demanda : « Ces messieurs savent-ils que c’est ce soir le réveillon ? »
Nous n’en savions rien assurément, car nous ne regardions guère le calendrier. Mon compagnon reprit : « Alors c’est ce soir la messe de minuit. C’est donc pour cela qu’on a sonné toute la journée ! »
La servante répliqua : « Oui et non, monsieur : on a sonné aussi parce que le père Fournel est mort. »
Le père Fournel, ancien berger, était une célébrité du pays. Âgé de quatre-vingt-seize ans, il n’avait jamais été malade jusqu’au moment où, un mois aupa-