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Huit jours se passèrent ; puis quinze, puis un mois. Mme Simon ne quittait pas son fauteuil. Elle mangeait du matin au soir, engraissait, causait gaiement avec les autres malades, semblait accoutumée à l’immobilité comme si c’eût été le repos bien gagné par ses cinquante ans d’escaliers montés et descendus, de matelas retournés, de charbon porté d’étage en étage, de coups de balai et de coups de brosse.

Hector éperdu venait chaque jour ; chaque jour il la trouvait tranquille et sereine, et déclarant :

« Je n’ peux pu r’muer, mon pauv’ monsieur, je n’ peux pu. »

Chaque soir, Mme de Gribelin demandait, dévorée d’angoisses :

« Et Mme Simon ? »

Et, chaque fois, il répondait avec un abattement désespéré :

« Rien de changé, absolument rien ! »

On renvoya la bonne, dont les gages de-