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UNE RUSE.

« Et le mari stupéfait parut sur le seuil, un cigare à la bouche. Il demanda : « Quoi ? Qu’y a-t-il ? Qu’est-ce que cela ? »

« J’allai vers lui : « Mon bon, vous nous voyez dans un rude embarras. J’étais resté tard à bavarder chez vous avec votre femme et notre ami qui m’avait amené dans sa voiture. Voilà qu’il s’est affaissé tout à coup, et depuis deux heures, malgré nos soins, il demeure sans connaissance. Je n’ai pas voulu appeler des étrangers. Aidez-moi donc à le faire descendre ; je le soignerai mieux chez lui. »

« L’époux surpris, mais sans méfiance, ôta son chapeau ; puis il empoigna sous ses bras son rival désormais inoffensif. Je m’attelai entre les jambes, comme un cheval entre deux brancards ; et nous voilà descendant l’escalier, éclairés maintenant par la femme.

« Lorsque nous fûmes devant la porte, je redressai le cadavre et je lui parlai,