me gronderiez. Puis, quand j’ai lu, je songe, et je veux vous dire à quoi.
« On a mis derrière ma tête des oreillers qui me tiennent assise, et je vous écris sur ce mignon pupitre que j’ai reçu de vous.
« Étant depuis trois jours en mon lit, c’est à mon lit que je pense, et même dans le sommeil j’y médite encore.
« Le lit, mon ami, c’est toute notre vie. C’est là qu’on naît, c’est là qu’on aime, c’est là qu’on meurt.
« Si j’avais la plume de M. de Crébillon, j’écrirais l’histoire d’un lit. Et que d’aventures émouvantes, terribles, aussi que d’aventures gracieuses, aussi que d’autres attendrissantes ! Que d’enseignements n’en pourrait-on pas tirer, et de moralités pour tout le monde ?
« Vous connaissez mon lit, mon ami. Vous ne vous figurerez jamais que de choses j’y ai découvertes depuis trois jours,