ment ; et, m’étant retourné, j’aperçus, prenant son bain, se croyant bien seule à cette heure brûlante, une grande fille nue, enfoncée jusqu’aux seins. Elle tournait la tête vers la pleine mer, et sautillait doucement sans me voir.
Rien de plus étonnant que ce tableau : cette belle femme dans cette eau transparente comme un verre, sous cette lumière aveuglante. Car elle était belle merveilleusement, cette femme, grande, modelée en statue.
Elle se retourna, poussa un cri, et, moitié nageant,
moitié marchant, se cacha tout à
fait derrière sa roche.
Comme il fallait bien qu’elle
sortît, je m’assis sur la
berge et j’attendis.
Alors elle montra tout
doucement sa tête surchargée de cheveux
noirs liés à la diable. Sa
bouche était large, aux
lèvres retroussées comme des bourrelets, ses yeux énormes, effrontés, et toute sa chair
un peu brunie par le climat semblait une chair d’ivoire