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nuit de noël

un souper, et il partit en annonçant qu’il allait m’envoyer immédiatement une garde-malade et une nourrice.

Les deux femmes arrivèrent une heure après, apportant un paquet de médicaments.

Je passai la nuit dans un fauteuil, trop éperdu pour réfléchir aux suites.

Dès le matin, le médecin revint. Il trouva la malade assez mal.

Il me dit : « Votre femme, monsieur… »

Je l’interrompis : « Ce n’est pas ma femme ».

Il reprit « Votre maîtresse, peu m’importe ». Et il énuméra les soins qu’il lui fallait, le régime, les remèdes.

Que faire ? Envoyer cette malheureuse à l’hôpital ? J’aurais passé pour un manant dans toute la maison, dans tout le quartier.

Je la gardai. Elle resta dans mon lit six semaines.

L’enfant ? Je l’envoyai chez des paysans de Poissy. Il me coûte encore cinquante francs par mois. Ayant payé dans le début, me voici forcé de payer jusqu’à ma mort.

Et, plus tard, il me croira son père.

Mais, pour comble de malheur, quand la fille a été