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deux amis

tandis que de toutes petites vagues s’en venaient jusqu’aux rives.

Un peu de sang flottait.

L’officier, toujours serein, dit à mi-voix : « C’est le tour des poissons maintenant ».

Puis il revint vers la maison.

Et soudain il aperçut le filet aux goujons dans l’herbe. Il le ramassa, l’examina, sourit, cria : « Wilhem ! »

Un soldat accourut, en tablier blanc. Et le Prussien, lui jetant la pêche des deux fusillés, commanda :

« Fais-moi frire tout de suite ces petits animaux-là pendant qu’ils sont encore vivants. Ce sera délicieux ».

Puis il se remit à fumer sa pipe.