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mots d’amour

rêves ; mais pour que les rêves chantent, il ne faut pas qu’on les interrompe. Or, quand on parle entre deux baisers, on interrompt toujours le rêve délirant que font les âmes, à moins de dire des mots sublimes ; et les mots sublimes n’éclosent pas dans les petites caboches des jolies filles.

Tu ne comprends rien, n’est-ce pas ? Tant mieux. Je continue. Tu es assurément une des plus charmantes, une des plus adorables femmes que j’aie jamais vues.

Est-il sur la terre des yeux qui contiennent plus de songe que les tiens, plus de promesses inconnues, plus d’infini d’amour ? Je ne le crois pas. Et quand ta bouche sourit avec ses deux lèvres rondes qui montrent tes dents luisantes, on dirait qu’il va sortir de cette bouche ravissante une ineffable musique, quelque chose d’invraisemblablement suave, de doux à faire sangloter.

Alors tu m’appelles tranquillement : « Mon gros lapin adoré ». Et il me semble tout à coup que j’entre dans ta tête, que je vois fonctionner ton âme, ta petite âme de petite femme jolie, jolie, mais… et cela me gêne, vois-tu, me gêne beaucoup. J’aimerais mieux ne pas voir.