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LA RELIQUE

secrète) qu’il l’emmena à Cologne en me cachant cette excursion, selon le désir de sa fille.

Je n’ai pas besoin de te dire que je n’ai pas vu la cathédrale à l’intérieur. J’ignore où est le tombeau (s’il y a tombeau ?) des onze mille vierges. Il paraît que ce sépulcre est inabordable, hélas !

Je reçus, huit jours après, dix lignes me rendant ma parole ; plus une lettre explicative du père, confident tardif.

À l’aspect de la châsse, elle avait compris soudain ma supercherie, mon mensonge, et, en même temps, ma réelle innocence. Ayant demandé au gardien des reliques si aucun vol n’avait été commis, l’homme s’était mis à rire en démontrant l’impossibilité d’un semblable attentat.

Mais du moment que je n’avais pas fracturé un lieu sacré et plongé ma main profane au milieu de restes vénérables, je n’étais plus digne de ma blonde et délicate fiancée.

On me défendit l’entrée de la maison. J’eus beau prier, supplier, rien ne put attendrir la belle dévote.

Je fus malade de chagrin.

Or, la semaine dernière, sa cousine, qui est aussi la tienne, Mme d’Arville, me fit prier de la venir trouver.

Voici les conditions de mon pardon. Il faut que