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LA BUCHE

d’esprit, de cœur et de confiance qui existe entre deux hommes.

Voyez-vous, madame, quel que soit l’amour qui les soude l’un à l’autre, l’homme et la femme sont toujours étrangers d’âme, d’intelligence ; ils restent deux belligérants ; ils sont d’une race différente ; il faut qu’il y ait toujours un dompteur et un dompté, un maître et un esclave ; tantôt l’un, tantôt l’autre ; ils ne sont jamais deux égaux. Ils s’étreignent les mains, leurs mains frissonnantes d’ardeur ; ils ne se les serrent jamais d’une large et forte pression loyale, de cette pression qui semble ouvrir les cœurs, les mettre à nu, dans un élan de sincère et forte et virile affection. Les sages, au lieu de se marier et de procréer, comme consolation pour les vieux jours, des enfants qui les abandonneront, devraient chercher un bon et solide ami, et vieillir avec lui dans cette communion de pensées qui ne peut exister qu’entre deux hommes.

Enfin, mon ami Julien se maria. Elle était jolie, sa femme, charmante, une petite blonde frisottée, vive, potelée, qui semblait l’adorer.

D’abord, j’allais peu dans la maison, craignant de gêner leur tendresse, me sentant de trop entre eux.