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Il s’assit pour rire à son aise, et, cherchant l’accent parisien : « Elle est pien ponne, pien ponne, qu’est-ce alors que tu viens faire ici, petite ? »

Interdite, elle se tut d’abord, comprenant mal dans son trouble, puis, dès qu’elle eut bien saisi ce qu’il disait, elle lui jeta, indignée et véhémente : « Moi ! moi ! je ne suis pas une femme, moi, je suis une putain ; c’est bien tout ce qu’il faut à des Prussiens. »

Elle n’avait point fini qu’il la giflait à toute volée ; mais comme il levait encore une fois la main, affolée de rage, elle saisit sur la table un petit couteau de dessert à lame d’argent, et, si brusquement qu’on ne vit rien d’abord, elle le lui piqua droit dans le cou, juste au creux où la poitrine commence.

Un mot qu’il prononçait fut coupé dans sa gorge, et il resta béant, avec un regard effroyable.

Tous poussèrent un rugissement et se levèrent en tumulte ; mais ayant jeté sa chaise dans les jambes du lieutenant Otto, qui s’écroula tout au long, elle courut à la fenêtre, l’ouvrit avant qu’on eût pu l’atteindre, et s’élança dans la nuit, sous la pluie qui tombait toujours.