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MADEMOISELLE FIFI
e major, commandant prussien, comte
de Farlsberg, achevait de lire son
courrier, le dos au fond d’un grand
fauteuil de tapisserie et ses pieds bottés sur le
marbre élégant de la cheminée, où ses éperons,
depuis trois mois qu’ils occupaient le
château d’Uville, avaient tracé deux trous
profonds, fouillés un peu plus tous les jours.
Une tasse de café fumait sur un guéridon de marqueterie maculé par les liqueurs, brûlé par les cigares, entaillé par le canif de l’officier conquérant qui, parfois, s’arrêtant d’aiguiser un crayon, traçait sur le meuble gracieux des chiffres ou des dessins, à la fantaisie de son rêve nonchalant.