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élégants et sveltes des gracieux monuments indiens.

À une heure des portes environ, je rencontrai un éléphant superbement harnaché, entouré d’une escorte d’honneur que le souverain m’envoyait. Et je fus conduit en grande pompe, au palais.

J’aurais voulu prendre le temps de me vêtir avec luxe, mais l’impatience royale ne me le permit pas. On voulait d’abord me connaître, savoir ce qu’on aurait à attendre de moi comme distraction ; puis on verrait.

Je fus introduit, au milieu de soldats bronzés comme des statues et couverts d’uniformes étincelants, dans une grande salle entourée de galeries, où se tenaient debout des hommes habillés de robes éclatantes et étoilées de pierres précieuses.

Sur un banc pareil à un de nos bancs de jardin sans dossier, mais revêtu d’un tapis admirable, j’aperçus une masse luisante, une sorte de soleil assis ; c’était le Rajah, qui m’attendait, immobile dans une robe du plus jaune serin. Il portait sur lui dix ou quinze millions de diamants, et seule, sur son front, brillait la fameuse étoile de Delhi qui a toujours appartenu à l’illustre dynastie des Parihara de Mundore dont mon hôte était descendant.