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Le capitaine dit d’une voix douce : « Essayez donc de le reporter dans son berceau ; il s’apaisera peut-être. » Et Mathilde s’en alla vers l’autre chambre avec son enfant dans ses bras.

Dès qu’il fut sorti du lit de sa mère, il cria moins fort ; et dès qu’il fut rentré dans le sien, il se tut, avec quelques sanglots encore, de temps en temps.

Le reste de la nuit fut tranquille ; et le capitaine fut heureux.

La nuit suivante, il revint encore. Comme il parlait un peu fort, André se réveilla de nouveau et se mit à glapir. Sa mère bien vite l’alla chercher ; mais le capitaine pinça si bien, si durement et si longtemps que le marmot suffoqua, les yeux tournés, l’écume aux lèvres.

On le remit en son berceau. Il se calma tout aussitôt.

Au bout de quatre jours, il ne pleurait plus pour aller dans le lit maternel.

Le notaire revint le samedi soir. Il reprit sa place au foyer et dans la chambre conjugale.

Il se coucha de bonne heure, étant fatigué du voyage ; puis, dès qu’il eut bien retrouvé ses habi-