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LE MAL D’ANDRÉ



À Edgar Courtois.


La maison du notaire avait façade sur la place. Par derrière, un beau jardin bien planté s’étendait jusqu’au passage des Piques, toujours désert, dont il était séparé par un mur.

C’est au bout de ce jardin que la femme de Me  Moreau avait donné rendez-vous, pour la première fois, au capitaine Sommerive qui la poursuivait depuis longtemps.

Son mari était parti passer huit jours à Paris. Elle se trouvait donc libre pour la semaine entière. Le capitaine avait tant prié, l’avait implorée avec des paroles si douces ; elle était persuadée qu’il l’aimait si violemment, elle se sentait elle-même si isolée, si méconnue, si négligée au milieu des contrats dont