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Mais elle l’attira jusqu’au fauteuil, le força à s’asseoir dedans, s’assit elle-même sur sa jambe droite, et baisant d’un petit baiser léger, d’un baiser rapide, ailé, le bout frisé de sa moustache :

— Si vous ne me dites rien, nous serons fâchés pour toujours.

Il murmura, déchiré par le remords et torturé d’angoisse : — Si je vous disais ce que j’ai fait, vous ne me le pardonneriez jamais.

— Au contraire, mon ami, je vous pardonnerai tout de suite.

— Non, c’est impossible.

— Je vous le promets.

— Je vous dis que c’est impossible.

— Je jure de vous pardonner.

— Non, ma chère Laurine, vous ne le pourriez pas.

— Que vous êtes naïf, mon ami, pour ne pas dire niais ! En refusant de me dire ce que vous avez fait, vous me laisserez croire des choses abominables ; et j’y penserai toujours, et je vous en voudrai autant de votre silence que de votre