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CONFESSIONS D’UNE FEMME

vous plairait-il de passer trois heures à l’affût pour tuer un renard qui vient chaque soir manger mes poules ? » Je fus surprise : j’hésitais ; mais comme il me considérait, avec une obstination singulière, je finis par répondre : « Mais certainement, mon ami. »

Il faut vous dire que je chassais comme un homme le loup et le sanglier. Il était donc tout naturel de me proposer cet affût.

Mais mon mari tout à coup eut l’air étrangement nerveux ; et pendant toute la soirée il s’agita, se levant et se rasseyant fiévreusement.

Vers dix heures il me dit soudain :

« Êtes-vous prête ? » Je me levai. Et comme il m’apportait lui-même mon fusil, je demandai : « Faut-il charger à balles ou à chevrotines ? » Il demeura surpris, puis reprit : « Oh ! à chevrotines seulement, ça suffira, soyez-en sûre. » Puis, après quelques secondes, il ajouta d’un ton singulier : « Vous pouvez vous vanter d’avoir un fameux sang-froid ! » Je me mis à rire : « Moi ? pourquoi donc ? du sang-froid pour aller tuer un renard ? Mais à quoi songez-vous, mon ami ? » Et nous voilà partis, sans bruit, à travers le