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peine ; il répond « oui » de la tête et le voilà qui entre, ma chérie ! Il entre par la grande porte de la maison.

« Tu ne te figures pas ce qui s’est passé en moi à ce moment-là ! J’ai cru que j’allais devenir folle. Oh ! quelle peur ! Songe, il allait parler aux domestiques ! À Joseph qui est tout dévoué à mon mari ! Joseph aurait cru certainement que je connaissais ce monsieur depuis longtemps.

« Que faire ? dis ? Que faire ? Et il allait sonner tout à l’heure, dans une seconde. Que faire, dis ? J’ai pensé que le mieux était de courir à sa rencontre, de lui dire qu’il se trompait, de le supplier de s’en aller. Il aurait pitié d’une femme, d’une pauvre femme ! Je me précipite donc à la porte et je l’ouvre juste au moment où il posait la main sur le timbre.

« Je balbutiai, tout à fait folle : « Allez-vous-en, Monsieur, allez-vous-en, vous