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le vagabond


Un pain frais attendait sur la cheminée, entre deux bouteilles qui semblaient pleines.

Randel d’abord se jeta sur le pain, le cassa avec autant de violence que s’il eût étranglé un homme, puis il se mit à le manger voracement, par grandes bouchées vite avalées. Mais l’odeur de la viande, presque aussitôt, l’attira vers la cheminée, et, ayant ôté le couvercle du pot, il y plongea une fourchette et fit sortir un gros morceau de bœuf lié d’une ficelle. Puis il prit encore des choux, des carottes, des oignons, jusqu’à ce que son assiette fût plei-