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LE VAGABOND.

volé, comme si chacune eût été violée, voulaient voir rentrer le misérable pour lui jeter des injures.

Ce fut une huée qui commença à la première maison pour finir à la mairie, où le maire attendait aussi, vengé lui-même de ce vagabond.

Dès qu’il l’aperçut, il cria de loin :

— Ah ! mon gaillard ! nous y sommes.

Et il se frottait les mains, content comme il l’était rarement.

Il reprit : « Je l’avais dit, je l’avais dit, rien qu’en le voyant sur la route. »

Puis, avec un redoublement de joie :

— Ah ! gredin, ah ! sale gredin, tu tiens tes vingt ans, mon gaillard !


Le Vagabond a paru dans la Nouvelle Revue du 1er janvier 1887.