arrêté en état de mendicité et de vagabondage, muni de bons certificats et de papiers bien en règle. »
— Montrez-moi ces papiers, dit le maire. Il les prit, les lut, les relut, les rendit, puis ordonna : « Fouillez-le. » ; On fouilla Randel ; on ne trouva rien.
Le maire semblait perplexe. Il demanda à l’ouvrier :
— Que faisiez-vous, ce matin, sur la route ?
— Je cherchais de l’ouvrage.
— De l’ouvrage ?… Sur la grand’route ?
— Comment voulez-vous que j’en trouve, si je me cache dans les bois ?
Ils se dévisageaient tous les deux avec une haine de bêtes appartenant à des races ennemies. Le magistrat reprit : « Je vais vous faire mettre en liberté, mais que je ne vous y reprenne pas ! »
Le charpentier répondit : « J’aime mieux que vous me gardiez. J’en ai assez de courir les chemins. »
Le maire prit un air sévère :
— Taisez-vous.
Puis il ordonna aux gendarmes :
— Vous conduirez cet homme à deux cents mètres du village, et vous le laisserez continuer son chemin.