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suffoqué et je lui ai dit de me délacer. Et puis, quand j’ai été délacée, j’ai perdu connaissance.

— Tout à fait.

— Oh non, pas du tout.

— Eh bien ?

— Eh bien ! j’ai été obligée de rester près d’une heure sans connaissance. Il ne trouvait pas de remède. Mais j’ai été patiente, et je n’ai rouvert les yeux qu’après sa chute.

— Oh ! Andrée !… Et qu’est-ce que tu lui as dit ?

— Moi rien ! Est-ce que je savais quelque chose, puisque j’étais sans connaissance ? Je l’ai remercié. Je lui ai dit de me remettre en voiture ; et il m’a ramenée au château. Mais il a failli verser en tournant la barrière !

Oh ! Andrée ! Et c’est tout ?…

— C’est tout…

— Tu n’as perdu connaissance qu’une fois ?

— Rien qu’une fois, parbleu ! Je ne voulais pas faire mon amant de ce goujat.

— L’as-tu gardé longtemps après ça ?

— Mais oui. Je l’ai encore. Pourquoi est-ce que je l’aurais renvoyé. Je n’avais pas à m’en plaindre.

— Oh ! Andrée ! Et il t’aime toujours ?

— Parbleu.