disait-elle, il nous faudrait des amoureux. Si j’avais prévu ça tantôt, j’en aurais fait venir deux de Paris et je t’en aurais cédé un…
— Moi, reprit l’autre, j’en trouve toujours ; même ce soir, si j’en voulais un, je l’aurais.
— Allons donc ! A Roqueville, ma chère ? un paysan, alors.
— Non, pas tout à fait.
— Alors, raconte-moi.
— Qu’est-ce que tu veux que je te raconte ?
— Ton amoureux ?
— Ma chère, moi je ne peux pas vivre sans être aimée. Si je n’étais pas aimée, je me croirais morte.
— Moi aussi.
— N’est-ce pas ?
— Oui. Les hommes ne comprennent pas ça ! nos maris surtout !
— Non, pas du tout. Comment veux-tu qu’il en soit autrement ? L’amour qu’il nous faut est fait de gâteries, de gentillesses, de galanteries. C’est la nourriture de notre cœur, ça. C’est indispensable à notre vie, indispensable, indispensable…
— Indispensable.
— Il faut que je sente que quelqu’un pense à moi, toujours, partout. Quand je