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LE DUEL



« Au lieu de regarder un homme comme viril en proportion des attributs moraux véritablement humains qu’il possède, on mesure sa virilité sur un attribut que possèdent à un bien plus haut degré des animaux dont le nom est pour nous un terme de mépris. »

Le philosophe à qui je prends cette citation parle du courage. Il dit aussi : «  Le diable de Tasmanie mérite la plus profonde admiration ; il combat jusqu’au dernier souffle, et son dernier soupir est un grognement ; notre bull-dog aussi est admirable, bien qu’à un moindre degré. »

Les duellistes de nos jours ne poussent pas, il est vrai, l’acharnement à la lutte aussi loin que le « diable de Tasmanie », qui, « par sa structure et son intelligence et placé bien plus bas dans l’échelle animale que nos lions et nos bull-dogs ». Or n’ayant jamais vu un gentilhomme « friand