Une petite grenouille verte sauta sous ses pieds. Il
essaya de la prendre. Elle lui échappa. Il la poursuivit et la
manqua trois fois de suite. Enfin il la saisit par l’extrémité
de ses pattes de derrière et il se mit à rire en voyant les
efforts que faisait la bête pour s’échapper. Elle se
ramassait sur ses grandes jambes, puis, d’une détente
brusque, les allongeait subitement, raides comme
deux barres ; tandis que, l’œil tout rond avec son
cercle d’or, elle battait l’air de ses pattes de devant qui
s’agitaient comme des mains. Cela lui rappela un joujou
fait avec d’étroites planchettes de bois clouées en
zigzag les unes sur les autres, qui, par un mouvement
semblable, conduisaient l’exercice de petits soldats
piqués dessus. Alors, il pensa à sa maison, puis à sa
mère, et, pris d’une grande tristesse, il recommença à
pleurer. Des frissons lui passaient dans
les membres ; il se mit à genoux
et récita sa prière comme
avant de s’endormir. Mais
il ne put l’achever, car
des sanglots lui revinrent
si pressés, si tumultueux,
qu’ils l’envahirent tout
entier. Il ne pensait plus ;
il ne voyait plus rien au
tour de lui et il n’était
occupé qu’à pleurer.
Soudain, une lourde main s’appuya sur son