— Il est mort, déclara l’enfant avec une fierté superbe, il est au cimetière, mon papa.
Un murmure d’approbation courut parmi les garnements,
comme si ce fait d’avoir son père mort au cimetière
eût grandi leur camarade pour écraser cet autre
qui n’en avait point du tout. Et ces polissons, dont les
pères étaient, pour la plupart, méchants,
ivrognes, voleurs et durs à
leurs femmes,
se bousculaient
en se serrant
de plus en plus,
comme si eux,
les légitimes,
eussent voulu
étouffer dans
une pression celui qui était hors
la loi.
L’un, tout à coup, qui se trouvait contre Simon, lui tira la langue d’un air narquois et lui cria :
— Pas de papa ! pas de papa !
Simon le saisit à deux mains aux cheveux et se mit à lui cribler les jambes de coups de pied, pendant qu’il lui mordait la joue cruellement. Il se fit une bousculade énorme. Les deux combattants furent séparés, et Simon