l’avait troublée d’abord, mais peu à peu
elle avait retrouvé ses affaires
tout au fond du coffre à
bois, et s’était tranquillement habillée. Ayant ensuite
vidé l’assiette remplie d’eau, replacé
le buis derrière la
glace et remis les
chaises à leur place,
elle était prête à
descendre, quand
apparurent devant
elle son fils et sa
belle-fille.
Caravan se précipita, lui saisit les mains, l’embrassa, les larmes aux yeux ; tandis que sa femme, derrière lui, répétait d’un air hypocrite : — « Quel bonheur, oh ! quel bonheur ! »
Mais la vieille, sans s’attendrir, sans même avoir l’air de comprendre, raide comme une statue, et l’œil glacé, demanda seulement : — « Le dîner est-il bientôt prêt ? » — Il balbutia, perdant la tête : — « Mais oui, maman, nous t’attendions. » — Et, avec un empressement inaccoutumé, il prit son bras, pendant que Mme Caravan la jeune saisissait la bougie, les éclairait, descendant l’escalier devant eux, à reculons et marche à marche, comme elle avait fait, la nuit même, devant son mari qui portait le marbre.