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hésite à entrer dans cette île aussi tranquille que la Suisse.

Voici une des dernières aventures à mettre au compte des rôdeurs malfaisants. Je la garantis vraie.

Un entomologiste fort distingué de Palerme, M. Ragusa, avait découvert un coléoptère qui fut longtemps confondu avec le Polyphylla Olivieri. Or, un savant allemand, M. Kraatz, reconnaissant qu’il appartenait à une espèce bien distincte, désira en posséder quelques spécimens et écrivit à un de ses amis de Sicile, M. di Stephani, qui s’adressa à son tour à M. Giuseppe Miraglia, pour le prier de lui capturer quelques-uns de ces insectes. Mais ils avaient disparu de la côte. Juste à ce moment, M. Lombardo Martorana, de Trapani, annonça à M. di Stephani qu’il venait de saisir plus de cinquante polyphylla.

M. di Stephani s’empressa de prévenir M. Miraglia par la lettre suivante :


« Mon cher Joseph,

« Le Polyphylla Olivieri, ayant eu connaissance de tes intentions meurtrières, a pris une autre route et il est allé se réfugier sur la côte de Tra-