Page:Maupassant - La Vie errante.djvu/122

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

celle des Capucins, vaste et profond jardin divisé par des voûtes, des arches, des rocs énormes et enfermé en des falaises blanches.

Un peu plus loin, on visite les catacombes, dont l’étendue atteindrait 200 hectares, et où M. Cavalari découvrit un des plus beaux sarcophages chrétiens qui soient connus.

Et puis on rentre dans l’humble hôtel qui domine la mer et on reste tard à rêver, en regardant l’oeil rouge et l’oeil bleu d’un navire à l’ancre.

Aussitôt le matin venu, comme notre visite est annoncée, on nous ouvre les portes du ravissant petit palais qui renferme les collections et les œuvres d’art de la ville.

En pénétrant dans le musée, je l’aperçus au fond d’une salle, et belle comme je l’avais devinée.

Elle n’a point de tête, un bras lui manque ; mais jamais la forme humaine ne m’est apparue plus admirable et plus troublante.

Ce n’est point la femme poétisée, la femme idéalisée, la femme divine ou majestueuse comme la Vénus de Milo, c’est la femme telle qu’elle est, telle qu’on l’aime, telle qu’on la désire, telle qu’on la veut étreindre.