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Quelques jours plus tard, je traversais une autre contrée et j’y retrouvais la même langue dans les journaux des divers partis. Les hommes politiques opposés, ennemis honorables, étaient traités au moins d’exploiteurs, de menteurs, de calomniateurs et de corrupteurs ; sans compter des grossièretés plus directes encore.

Je me disais : « Ces mœurs sont odieuses ; mais nous sommes loin de Paris : on ne peut demander aux écrivains locaux de frapper par l’idée et non par le mot, de blesser leurs adversaires avec une phrase habile, perfide et polie, et non de le couvrir de fange. L’injure est toujours facile, mais l’ironie cinglante