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— Tu vois, c’est fini, je suis retournée chez moi et me voici. Il me fallait seulement quelques jours de là-bas. J’ai assez maintenant, c’est fini, c’est passé, c’est guéri. Je suis revenue, je n’ai plus mal. Je suis très contente. Tu n’es pas méchant.

— Viens à la maison, lui dis-je.

Elle se leva. Je pris sa main, sa main fine aux doigts minces ; et triomphante en ses loques, sous la sonnerie de ses anneaux, de ses bracelets, de ses colliers et de ses plaques, elle marcha gravement vers ma demeure, où nous attendait Mohammed.

Avant d’entrer, je repris :

— Allouma, toutes les fois que tu voudras retourner chez toi, tu me préviendras et je te le permettrai.

Elle demanda, méfiante.

— Tu promets ?

— Oui, je promets.