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tout de suite que sa fuyante pensée de sauvage s’était éteinte dans le repos.

Moi, je me mis à rêver, couché près d’elle, cherchant à comprendre. Pourquoi Mohammed me l’avait-il donnée ? Avait-il agi en serviteur magnanime qui se sacrifie pour son maître jusqu’à lui céder la femme attirée en sa tente pour lui-même, ou bien avait-il obéi à une pensée plus complexe, plus pratique, moins généreuse en jetant dans mon lit cette fille qui m’avait plu ? L’Arabe, quand il s’agit de femmes, a toutes les rigueurs pudibondes et toutes les complaisances inavouables ; et on ne comprend guère plus sa morale rigoureuse et facile que tout le reste de ses sentiments. Peut-être avais-je devancé, en pénétrant par hasard sous sa tente, les intentions bienveillantes de ce prévoyant domestique qui m’avait destiné