Page:Maupassant - La Main gauche, Ollendorff, 1899.djvu/247

Cette page n’a pas encore été corrigée

passait ; il l’appela, se fit conduire chez lui ; et quand son valet de chambre, réveillé, eut ouvert la porte :

— Louis, dit-il, nous partons demain soir pour Marseille. Nous y resterons peut-être une quinzaine de jours. Vous allez faire tous les préparatifs nécessaires.

Le train roulait, longeant le Rhône sablonneux, qui traversait des plaines jaunes, des villages clairs, un grand pays fermé au loin par des montagnes nues.

Le baron de Mordiane, réveillé après une nuit en sleeping, se regardait avec mélancolie dans la petite glace de son nécessaire. Le jour cru du Midi lui montrait des rides qu’il ne se connaissait pas encore : un état de décrépitude ignoré dans la demi-ombre des appartements parisiens.

Il pensait, en examinant le coin des