Page:Maupassant - La Main gauche, Ollendorff, 1899.djvu/179

Cette page n’a pas encore été corrigée

Une flotte de barques entourait le paquebot. Je sautai dans l’une d’elles où ramait un négrillon, et je fus bientôt sur le quai, près de la vieille porte sarrazine, dont la ruine grise, à l’entrée de la cité kabyle, semble un écusson de noblesse antique.

Comme je demeurais debout sur le port, à côté de ma valise, regardant sur la rade le gros navire à l’ancre, et stupéfait d’admiration devant cette côte unique, devant ce cirque de montagnes baignées par les flots bleus, plus beau que celui de Naples, aussi beau que ceux d’Ajaccio et de Porto, en Corse, une lourde main me tomba sur l’épaule.

Je me retournai et je vis un grand homme à barbe longue, coiffé d’un chapeau de paille, vêtu de flanelle blanche, debout à côté, de, moi, et me dévisageant de ses yeux bleus :