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L’ENDORMEUSE.

— Je désire savoir ce que c’est que cet endroit.

— Pas autre chose ?

— Mais non.

— Alors, monsieur veut-il que je le conduise chez le secrétaire de l’œuvre ?

J’hésitais. J’interrogeai encore :

— Mais, cela ne le dérangera pas ?

— Oh non, monsieur, il est ici pour recevoir les personnes qui désirent des renseignements.

— Allons, je vous suis.

Il me fit traverser des couloirs où quelques vieux messieurs causaient ; puis je fus introduit dans un beau cabinet, un peu sombre, tout meublé de bois noir. Un jeune homme, gras, ventru, écrivait une lettre en fumant un cigare dont le parfum me révéla la qualité supérieure.

Il se leva. Nous nous saluâmes, et quand le valet fut parti, il demanda :

— Que puis-je pour votre service ?

— Monsieur, lui répondis-je, pardonnezmoi mon indiscrétion. Je n’avais jamais vu cet établissement. Les quelques mots inscrits sur la façade m’ont fortement étonné ; et je désirerais savoir ce qu’on y fait.