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III


Quand les assiettes furent pleines, le rôdeur se mit à avaler sa soupe avidement par cuillerées rapides. L’abbé n’avait plus faim, et il humait seulement avec lenteur le savoureux bouillon des choux, laissant le pain au fond de son assiette.

Tout à coup il demanda :

— Comment vous appelez-vous ?

L’homme rit, satisfait d’apaiser sa faim.

— Père inconnu, dit-il, pas d’autre nom de famille que celui de ma mère que vous n’aurez probablement pas encore oublié. J’ai, par contre, deux prénoms, qui ne me vont guère entre parenthèses, "Philippe-Auguste".

L’abbé pâlit et demanda, la gorge serrée :

— Pourquoi vous a-t-on donné ces prénoms ?