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Dans le peuple, on suivrait d’une façon plus précise encore les influences du métier sur l’homme. Les ouvriers peintres ressemblent-ils aux ouvriers menuisiers, les forgerons ne sont-ils pas en tout différents des épiciers ?

Mais, de toutes les professions, celle qui produit le plus de ravages dans l’organisme cérébral, celle qui trouble le plus les fonctions normales de l’esprit, c’est assurément la profession des lettres.



Le public considère ordinairement l’homme de lettres comme une sorte d’animal étrange, de fantaisiste, d’original, de paradoxe vivant, de poseur, sans s’expliquer bien nettement cependant en quoi cet être particulier diffère de ses semblables.